Tu veux du dépaysement le baroudeur ? Tu vas en avoir pour ton compte. C’est ce que mon moi intérieur a dû se dire pour que je me retrouve dans cette ville où c’est le bordel absolument peu importe où je regarde.
Clairement New Delhi, la capitale du pays, c’est un monde à part. Avec 32 millions d’habitants qui déambulent au gré de leurs envies dans le dédale de ces rues piteuses, ça créait forcément un chaos sans nom. Rien que pour traverser la route, tu remets ton existence en question.
Le respect du code de la route est inexistant ici, le contre-sens est toléré même dans les ronds-points et la priorité appartient à celui qui prend le plus de risques.
Les toilettes publiques sont les trottoirs eux-mêmes, où à 5 mètres de là est situé ce type avec sa petite roulotte sur roue qui va te préparer son fabuleux thali, épicé à base de je n’veux même pas savoir de quoi.
Concrètement, chacun mène sa vie quoi. Mais littéralement. Les plus pauvres dorment à même le sol sur un simple carton ou un bout de tissu.T’as ce mec avec ses bœufs ou avec son vélo qui dégueule de marchandises, qui squatte une partie de la route pour acheminer ses biens on ne sait où. T’as ce type à califourchon à 5 mètres du sol sur l’enseigne de son hôtel à la frapper pour faire apparaitre la lumière sans protection aucune.
Et enfin, dans toute cette cohue, t’as l’unique blanc bec du coin, moi, et mes 5 sens mis à rude épreuve à un tel degré que je ne sais plus si c’est le covid ou ce voyage qui a eu raison de mon odorat. Bah oui, avec l’odeur de pisse à chaque coin de rue mélangée aux effluves pestilentiels laissés par la centaine de déchets au mètre carré qui jonchent le sol, j’me suis tapé l’un des cocktails olfactifs le plus sévère de ma vie.
Ma vision, quant à elle, était continuellement embrumée par la pollution, au point que je ne voyais même pas les étoiles. J’parle bien de toutes les étoiles hein, même le soleil à du mal à percer l’épais nuage de particules carboniques durant la journée.
L’ouïe, c’est une expérience également. Avec ces centaines de véhicules à la seconde qui klaxonnent afin de se manifester ou de s’octroyer une priorité sur un autre usager, au bout d’une semaine, j’pense que j’avais déjà perdu un tiers de mon audition.
Le sens du toucher quant à lui, je l’ai aiguisé assis dans mon tuk-tuk à l’arrêt dans les embouteillages, quand on venait me caresser le bras pour quémander une roupie ou me montrer un déhanché flippant qui exigera à la fin son pécule.
Et enfin le goût. Là, pour le coup, c’est pas non plus le covid qui me l’a perturbé, mais plutôt les fois où j’ai mangé dans des endroits que j’aurais peut-être dû éviter pour ne pas perdre deux jours de voyage.
Enfin, oui, clairement, c’est une ville difficile à apprivoiser, si tant est qu’on le souhaite réellement.
Néanmoins, maintenant, que je vous ai balancé ma première impression dans la capitale, bah ma seconde impression reste en fait exactement la même ! Mais avec cependant un soupçon de belles surprises au niveau des rencontres.
Bon, en vrai ce n’est pas aussi superficiel que ça en a l’air. Car une fois que vous avez fait comprendre à votre interlocuteur que vous ne souhaitez rien acheter, la discussion se poursuit facilement et beaucoup vous proposeront de partager un thé ou de prendre une photo.
Oui, une photo. Parait-il qu’ils n’ont pas tous l’habitude de voir des étrangers, d’où le fait que quand vous vous baladez, seul surtout, on vous arrête régulièrement pour prendre un selfie.
Mais véridique hein, t’es là, tu te balades et d’un coup t’as un groupe d’Indiens qui débarque pour te demander une photo à tes côtés. Donc tu fais une photo de groupe et après, c’est chacun son tour ! C’est important que tout le monde puisse repartir avec un cliché personnel de ce blanc tatoué. C’est déroutant au début, tu te demandes s’ils se moquent de toi. Puis parce que tu les vois du coin de l’œil ceux qui n’osent pas te demander un selfie et qui te prennent en photo discrètement.
Bref, tout ça pour dire qu’il ne faut pas mal prendre toutes ces sollicitations dans la rue. C’est juste beaucoup de curiosité et de gentillesse qui animent toutes ces personnes qui abordent les étrangers, même si à la longue, c’est vrai que c’est un peu éprouvant. Après, ma foi, quel bonheur de se retrouver à partager un thé pour discuter sur leur manière de vivre ou d’échanger autour d’une bière les déboires affectifs de chacun avant d’entamer un bon repas dans une humeur des plus amicales.
D’ailleurs un mot sur la nourriture. Ici, la bouffe c’est quelque chose hein ! J’ai absolument goûté de tout. Le thali, les naans, du chili pokora…
J’ai aussi goûté du lassi, une sorte de lait rance au visuel douteux mais carrément délicieux au goût.
La majorité des plats, ce sont mes chauffeurs de tuk-tuk qui me les ont fait découvrir.
En fait, je louais les services d’un seul et même chauffeur pour la journée afin de visiter la ville et de créer un lien plus facilement. Et je l’invitais à manger à la condition qu’il m’emmène dans un endroit où l’on mange local.
Ils étaient très fiers de me montrer leur fabuleuse machine à chapati.
Pour faire ce pain indien, un mec s’occupe de mettre la pâte déjà préparée dans la machine qui elle fera tout le reste.
Elle fait des petits pâtés, qui vont se faire pétrir avant d’être cuits à 280 degrés et d’être récupéré en sortie de four.
Plus qu’à les apporter aux femmes qui vont en faire des tas avant de les distribuer aux plus pauvres pour accompagner leur repas. Car dans ce temple, on nourrit gratuitement 3 000 à 4 000 personnes par jour.
L’Inde est un pays gigantesque. J’ai était contraint de me cantonner à un endroit précis et j’ai choisis la région du Rajasthan pour visiter les monuments dont je vais vous parler ici.
Cet édifice qu’on appelle le Fort Rouge s’étend sur pas moins de 38 hectares et est considéré comme l’un des forts les plus grands du pays.
Tous les descendants ayant successivement résidé dans le monument ont fait aménager à l’intérieur un nouveau bâtiment et palais à chaque fois. Par conséquent, le site comporte plusieurs dépendances à visiter, c’est passionnant.
Le nord du pays est connu pour la présence de ses nombreux forts. Du coup c’est tout naturellement que je vous présente le Fort d’Amber dans la ville de Jaipur située à 5h de train d’Agra.
Dominant la ville du haut de sa montagne, on retrouve des éléments caractéristiques de l’art Hindou.
Les différentes cours sont entourées de luxueux palais, de halls d’audience et d’appartements privés décorés de miroirs et de mosaïques. Je ne vous ferai pas un cours d’histoire dans cet article, mais les passionnés trouveront bonheur dans la richesse d’anecdotes que vous raconteront les guides du coin pendant votre visite.
Entre chaque ville je me déplaçais en train. Un moment honnêtement agréable, j’adore cette sensation de liberté des portes et fenêtres ouvertes où tu peux passer ta tête pour voir dehors. Un truc qu’on retrouve assez fréquemment un peu partout en Asie.
Les trains ont des horaires de départ et d’arrivée théoriques mais jamais respectés. Un peu comme chez nous, donc là-dessus pas de gros changements. Mais je pense que c’est parce qu’on retrouve tellement de choses incongrues sur les rails, comme des singes, des vaches, des chiens, des humains… que forcement ça peut créer quelques soucis à certain moment.
Bref, c’était mon moyen de locomotion pour les grandes distances et ça m’a permis de me rendre dans un autre endroit qui m’a beaucoup plu.
Ce n’est pas un fort cette fois, mais une ville, que l’on surnomme la Ville Bleue à cause de ces nombreuses baraques peintes de cette couleur.
Alors il y a bien un fort ici aussi hein, j’ai même pris le temps de le visiter. Mais comme dit, c’est davantage me promener dans le dédale de ces rues toutes bleues qui m’a marqué.
Cette couleur bleue concernait à l’origine les habitations du quartier de la caste des Brahmanes.
Quand t’es touriste le système de caste tu n’y prêtes pas attention car tu ne le vois même pas en réalité. Par contre, lorsque les indiens se rencontrent, ils se reconnaissent. Par ordre d’importance décroissante les plus connues sont les serviteurs, les commerçants, les guerriers, les prêtres (Brahmanes) les dalits (hommes brisés, opprimés) plus connus sous le nom des Intouchables.
Si je devais donner mon avis sur mon aventure d’un mois en Inde du Nord, je dirais qu’il est mitigé. J’ai visité beaucoup d’endroits qui m’ont plu et j’ai fait de très belles rencontres. Néanmoins c’est vrai que l’omniprésence de la pollution dans laquelle vivent hommes et animaux pose problème. Je suis quand même tombé malade deux fois. C’est d’ailleurs le truc principal qui m’a manqué durant mon périple : réussir à me trouver un moment de connexion avec la nature.
Après j’me rappelle de Ajay, une connaissance que je me suis fait durant mon séjour, qui me parlait de son rêve utopique d’aller un jour à Londres mais qu’il savait que de toute sa vie il ne pourrait jamais quitter l’Inde. Ça m’avait grave touché et bordel, finalement ça réveille.
J’ai la chance de voyager et de découvrir le monde, de manger à ma faim, alors de quoi puis-je me plaindre ?
Je peux vous dire que pour 1 mois sur place j’en ai eu pour 772,22€ hors billets d’avion en me faisant plaisir, sans restriction.
Je ne m’étais pas fixé de budget journalier et j’ai réussi à m’en tiré en moyenne pour 30.60€ par jour (c’est énorme pour un pays comme l’inde où avec moins de 10 euros quotidien vous pouvez voyager).
Ce qui m’a coûté le plus cher c’est sans aucun doute les nuits sur place.
J’ai fait la totalité de mes déplacements en train pour les longues distances et en tuk-tuk pour les petites. En revanche je louais les services d’un guide ou chauffeur sur certaine journée ce qui à drastiquement augmenté mon budget transport).
J’ai passé mes nuits en auberge de jeunesse mais majoritairement en hôtel sur ce voyage, d’où les 30 euros par jour.
Dans la catégorie “souvenir” je me suis acheté un costume taillé sur mesure, d’où la somme.
Mon itinéraire sur la carte. Cliquez sur un point d’intérêt pour savoir à quoi il correspond.
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Profitez de mon retour d’expérience dans le pays pour connaitre mon itinéraire, mes dépenses, mes conseils et mon aventure en détail.
Budget, visa, vaccins, drone, coutumes, dangers… Toutes les informations réunies sur une même page pour un départ sans accroche.
5 commentaires
Salut à tous, j’aimerais partir en Inde du mois d’avril à Juillet. Je sais que c’est la “pire” periode pour y aller du fait des conditions météologiques. Est ce que certains y sont allés pendant cette période et est-ce aussi pire que ce que l’on dit? Merci d’avance
Personnellement je suis déjà allé en Asie pendant la mousson. Il pleut beaucoup, bien qu’il reste possible d’avoir quelques éclaircies agréables. Mais j’avoue que durant cette période je ne risquerais pas l’Inde vu l’état des routes et la saleté omniprésente. Ce n’est là que mon avis. Après si tu pars en avril ça laisse pas mal de temps pour profiter du beau temps (et de la chaleur écrasante ^^’), la saison des pluies ne démarrant qu’en juin.
Exactement le même ressenti après 1 mois dans le Rajasthan heureusement pour nous nous sommes allés au Sikkim qui est totalement différent ! En beaucoup mieux évidemment 😅
Bonjour peux tu me dire exactement où a tu logé a agra s’il te plaît ?
Hello ! Le nom de l’auberge où jsuis resté à Agra c’était “zigzag homstay”, trouvable facilement sur Hostelworld ou meme google !