De pompier de paris à vidéaste

Mon parcours pour devenir pompier

En voilà un cursus atypique. Et je vais répondre ici à une question que l’on me pose souvent : comment j’en suis arrivé dans le domaine du voyage et de la photo/vidéo ? Parce que clairement, à la base, je n’avais aucun bagage dans ce domaine.

Faut savoir que j’ai arrêté mes études une fois mon bac en poche, car je voulais faire carrière chez les pompiers.

J’ai donc mis fin à mon cursus scolaire pour passer le concours national que j’ai échoué… Je dois vous avouer que j’avais sous-estimé les épreuves de sport et c’est là-dessus que je me suis foiré. Et étant donné que le concours n’a lieu qu’une fois tous les 3 ans, j’avais bien l’air malin.

Mais je n’ai pas abandonné pour autant. J’ai loué les services d’un coach sportif personnel et je me suis entraîné pendant presque un an dans le but d’intégré la prestigieuse brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

On n’intègre pas la brigade en passant par le concours national, mais en s’inscrivant à l’armée de terre. Concrètement, on devient militaire spécialisé pompier. Donc ça m’a évité d’attendre 3 années, mais en contre-partie, je devais vivre sur Paris.

Bref, j’ai réussi les épreuves d’admissibilité haut la main cette fois et j’ai suivi la formation qui se fait à Ville-Neuve-Saint-George.

Quatre mois plus tard, la cérémonie de remise des casques concrétise notre réussite et notre acceptation en compagnie d’incendie et de secours.

C’est un moment fort en émotions parce qu’on en a grave bavé pour en arriver là. Nombreux sont ceux qui ont craqué ou qui ont échoué aux différentes épreuves. Les familles sont donc conviées pour cet événement important et on passe fièrement en chantant à s’en arracher les poumons notre chant de section pour la dernière fois. Désormais, « sauver ou périr«  est ma devise, j’ai réalisé mon rêve, je suis un combattant du feu.

Des flammes aux pizzas

Malheureusement, le rêve est de courte durée. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais j’ai quitté à contre-cœur ce métier qui me faisait tant vibrer pour des raisons liées à l’environnement dans lequel j’évoluais. À la caserne en gros.

Et là, je me suis retrouvé le bec dans l’eau, car je n’avais pas prévu d’issue de secours, j’ai qu’un simple bac en poche, ça ne casse pas des briques.

Du coup, histoire de ne pas rester sans rien faire, je me suis trouvé un travail d’appoint en restauration rapide en tant que manager. Je peux vous dire que faire des pizzas du jour au lendemain ça me changeait du tout au tout de mon métier de pompier !

Et d’une certaine manière, je peux dire que c’est à partir de là que tout a commencer. C’est le point de départ de là où j’en suis aujourd’hui en gros.
En fait, j’ai eu un déclic, j’ai pris conscience que j’en avais assez de travailler pour quelqu’un, de faire 60 à 70 h semaine pour un salaire par terrible, surtout que j’en avais déjà bien chié chez les pompiers et au final, j’avais plus envie de profiter de la vie que du travail.

Du coup, j’ai posé 2 semaines de congé et j’ai pour la toute première fois de ma vie quitté la France en direction de Bali, et ça, c’était il y a seulement 4 ans au moment où j’écris ces lignes. On m’avait offert une Go Pro à l’époque, la héros 1, la première, il me semble d’ailleurs, et j’ai filmé l’intégralité de mon aventure avec.

Mon premier voyage

J’étais parti avec ma copine de l’époque et c’est pour moi l’un de mes plus beaux souvenirs de voyage. 

Tout simplement parce que c’était mon premier et que je partais avec un regard complètement naïf et en même temps admiratif de tout ce qui m’entourait. C’était pour moi le dépaysement total, tout me fascinait, les rues, le fait qu’on roule à gauche, la quantité incroyable de 2 roues sur les routes, et évidemment les paysages que je n’avais encore jamais vu à part sur des cartes postales. Première fois que je voyais de l’eau turquoise avec des plages de sable fin, des rizières en terrasse, un volcan. Première fois également que je découvrais une autre culture, une religion que je ne connaissais pas, bref un voyage qui m’a laissé plein de bon souvenir.

Mais lorsque je suis rentré en France au bout des 15 jours, j’étais perdu.

Ces expériences et ces rencontres bouleversantes et fortes en émotions que j’avais faites durant mon voyage m’ont fait comprendre que je ne vivais pas la vie que je voulais. Je travaillais 60 à 70 heures par semaine et rien que l’idée de reprendre le travail le lundi me donner la nausée. Je voulais revivre des moments similaires, me sentir léger à nouveau, mais surtout, ne pas commencer à déprimer à chaque retour de voyage. En gros la liberté que j’avais éprouvé avait désormais plus de valeur que tout l’argent que je pouvais gagner.

Je me suis donc dit que quitte à travailler énormément, autant que ça soit pour moi-même afin d’atteindre cet objectif un jour.

Il fallait donc que je trouve un domaine dans lequel je puisse allier le voyage et une passion ou quelque chose d’autre.

Tout en continuant de travailler, j’ai d’abord passé un diplôme par correspondance de webmaster et chef de projet, dans le but d’être nomade digital. Mais une fois le diplôme en poche j’ai dû me rendre à l’évidence que le taf en lui-même ne me convenait pas non plus à 100 %.

Le déclic

Et un soir un regardant des vidéos de voyage, je me suis dit : et pourquoi pas faire des vidéos de voyage sur YouTube. Ça me permettrait de voyager et de partager en même temps mon vécu et mon ressenti de manière objective sur les endroits que j’ai visité.

De manière très naïve, je me suis dit que ça intéresserait tout le monde de voir mes voyages filmer… à la Go Pro.

Et j’y ai cru, je suis donc parti à Madère avec des potes, où, toujours avec ma Go Pro j’ai filmé sans vraiment de fonds ni de formes. Mais une fois le montage terminé, je devais bien me rendre à l’évidence que c’était de la merde. Que mes vidéos à part la famille peut être, n’intéresserait personne d’autre.

Et pourtant, je me suis obstiné à faire ce format de vidéo, peut être plus dans le but d’en garder des bon souvenir et de kiffer l’instant présent en voyage.

D'aventures en aventures

Quoi qu’il en soit, je suis donc reparti en Asie, en Thaïlande cette fois ou de la même manière, je filmais toujours avec la Go Pro.

Un très beau voyage, bien que cette fois avec un regard moins naïf sur ce qui m’entourait comparé à mon premier périple à Bali. Néanmoins, j’avais clairement conscience qu’en l’état actuel, mes vidéos ne trouveraient pas de public, et qu’il fallait désormais que je gagne en expérience et que j’investisse un minimum afin de proposer une certaine qualité de contenu.

C’est donc après cette réflexion que j’ai contacté au culot différents youtubeurs dans le domaine du voyage et de la photo/video en leur proposant en gros d’être un stagiaire si on peut dire, à leur service, en échange simplement de connaissances, de techniques, d’astuces, etc.

Et en attendant une réponse, j’ai pris un billet d’avion et je suis parti tout seul avec un sac de couchage et une tente en corse du sud pendant 5 jours.

Alors c’était clairement un départ sur un coup de tête, mais il y avait tout de même un semblant de réflexion derrière. Je voulais me tester. Savoir comment je réagirais en me retrouvant uniquement avec moi-même pendant plusieurs jours seul, à l’aventure dans un endroit que je ne connais pas.

Donc, avec mon deux-roues loué sur place, j’ai arpenté tout le sud de la Corse à la découverte des divers paysages que propose cette magnifique île.
Un bon moment qui m’a conforté dans l’idée qu’être seul en voyage ne me posait aucun problème. 

De retour chez moi, les choses se sont accélérées. J’ai checké mes mails, et sur tous les youtubeurs que j’avais contacté 2 m’avaient répondu. Le premier, c’était le Grand JD. J’étais agréablement surpris qu’il prenne le temps de me répondre bien que c’était pour me dire que malheureusement, il préférait bosser en solo.

Mes premiers pas

Et la seconde personne, c’est Olivier Schmitt, à l’époque un youtubeur tout nouveau, professionnel de la photo vidéo, avec tout juste 4000 abonnés, et que j’avais contacté, car on sentait qu’il savait de quoi il parlait et sa facilité à nous faire comprendre les choses m’avait séduite.

Il a accepté de me rencontrer et m’a donné rendez-vous sur un petit projet qu’il avait pour une entreprise. Le projet, c’était un lipdub, donc une vidéo promotionnelle ou le personnel d’un magasin chantent. Un truc un peu vieillot, on ne va pas se mentir.

Et là, en l’espace d’une soirée, j’ai appris énormément de chose. Déjà que le domaine de la photo vidéo est extrêmement vaste et qu’il me faudrait une vie pour apprendre tous les rudiments du métier.

Deuxièmement, que ce n’est pas avec une Go Pro que j’arriverais à faire quelque chose.

Et troisièmement que se retrouver face à la caméra, ce n’est pas une chose facile. Car pour l’occasion, j’ai également dû me déguiser en Polnareff et apparaître un peu à l’écran et danser.

Bref, suite à ça, ma décision était prise, je voulais en apprendre d’avantage. J’ai quitté mon travail, j’ai acheté une petite camera, donc à l’époque le Sony RX 100 Mark II, idéal pour vloguer, et je suis parti au Sénégal pour filmer dans le but cette fois de poster ma première vidéo sur YouTube.

A la recherche de ma patte artistique

Et bordel, c’était compliqué, je partais un peu dans tous les sens. Je ne savais pas comment filmer pour mettre en valeur un monument ou un paysage, et surtout, je cherchais encore ma patte artistique. 

Ainsi, j’avais choisi sur le moment de m’inspirer d’Antoine de Maximy et de son émission « j’irai dormir chez vous« , en optant pour un format similaire au sien, avec une caméra qui me filme et une qui filme les rencontres que je fais.

Le problème avec ce choix de format, c’est qu’il faut avoir une certaine aisance devant la caméra pour capter l’attention de son public. Or moi, je suis de nature timide et assez réservé, et ça se sentait que j’étais pas du tout naturel. Suffis de regarder comme je suis énervé et surtout stressé en fait sur l’intro de ma vidéo du Sénégal.

Le nombre de prises que je faisais était colossal et j’avais du mal à dire tout ce que je voulais sans oublier quelque chose.

Et le dernier problème de tout ça, c’était la post production, ou je découvrais les effets à la Sam Kolder, très dynamiques et impressionnants visuellement, que je copiais de manière bancale et pas esthétique du tout.

Bref en gros, j’étais tout simplement en train d’apprendre et de me chercher.

Et afin d’apprendre d’avantage, je faisais des vidéos seul que je ne postais pas, juste histoire de m’entraîner et voir dans quoi j’étais le plus à l’aise.

Alors c’étaient clairement des vidéos sur n’importe quoi, comme une abbaye populaire dans ma région, je faisais des vidéos pour des potes en les filmant au skate-park ou quand je faisais une simple balade en forêt, bah, je filmais ma petite aventure. 

Et à côté de ça, Olivier Schmitt devenu en quelque sorte mon mentor faisait souvent appel à mes services pour que je l’aide sur ses vidéos YouTube pour le filmer. Et les connaissances qu’il m’apportait, je les mettais donc en pratique sur mes vidéos en solo.

La concrétisation

Et c’est à force de faire des vidéos que j’ai commencé à développer des compétences.
J’ai en plus de mes compétences, opté pour une voix off qui me permet de réfléchir plus posément à ce que je veux dire et de faire davantage de recherche sur un endroit.

J’ai également pris goût après ma vidéo sur l’île de la Réunion à créer une petite histoire dans mes vidéos. Bien que des fois, mon histoire est un peu perchée j’vous l’accorde, comme celle au Mexique où je me faisais passer pour un narcotrafiquant à qui l’on offre une chance de se repentir.

Mais c’est désormais ainsi que j’aime tourner mes vidéos de voyage. Avec une petite histoire derrière, une voix off qui transporte le spectateur, des images de plus en plus qualitatives.

En somme, un cocktail qui permet de toucher le spectateur en émotion ou de faire en sorte qu’il se reconnaisse dans certaines situations. J’investis également dans du matériel au fur et à mesure que le temps passe afin de me faciliter la vie et de gagner en qualité de travail.

En résumé, aujourd’hui, je gagne de l’argent grâce à ce que je fais, mais toujours pas assez pour en vivre pleinement. Mais c’est une passion avant tout, tant le voyage que la vidéo et je ne considère à aucun moment ce que je fais comme une tache pénible a effectué comme il y a quelques années en arrière.

La question ultime

Je vais en profiter pour répondre à la question qui me revient le plus souvent, c’est : « comment je fais pour voyager autant, et travailler en même temps ?« 

Il faut savoir qu’au début, je voyageais surtout en puisant dans mes économies. Et afin de les faire durer au maximum, je choisissais principalement des destinations où le coût de la vie est bas comme la Thaïlandeles Philippinesle Sénégal, etc…
Sur place également ma manière de voyager me permet de ne pas trop dépenser. Je ne mangeais pas au restaurant, je ne dormais jamais à l’hôtel, mais je préférais dormir en auberge ou chez l’habitant et manger dans des petits buibuis. Et j’utilisais également différentes astuces pour amoindrir mes frais.

J’vous ai d’ailleurs fait trois articles dans lesquels je vous partage différentes astuces pour voyager moins cher.

Et enfin, toujours dans le but de moins dépenser, je proposais mes services de photographe ou vidéaste.
Par exemple au Mexique dans une auberge où je suis resté un mois, j’ai proposé de leur faire des photos pour leur réseaux sociaux en échange de nuits gratuites. 

Ou encore au Pérou, j’ai négocié une virée en quad d’une journée en échange d’une minie vidéo promotionnelle.

Mais forcément, au bout d’un moment, les économies s’épuisent et il faut bien renflouer les caisses.

Du coup, j’ai ouvert mon entreprise en tant que photographe/vidéaste et je travaille à côté de ma chaîne pour des clients qui souhaitent différents types de prestations.
Ça m’offre le luxe de continuer de me performer, et de gagner un peu d’argent pour acheter du matériel ou voyager. Le seul bémol, c’est que ça me prend tout le temps que je pourrais consacrer à ma chaîne YouTube.

Ma foi, voilà ! Je vous ai pas mal parlé de moi, ça fait bizarre quand même de me livrer comme ça, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait.

J’espère que mon expérience aura motiivé celles et ceuxx qui essayent de se lancer dans leur propre domaine. Je pense sincèrement qu’il est toujours possible de réussir à accomplir ses rêves pour peu qu’on s’accroche. Ça sera très souvent un chemin semé d’embûches, mais qui vous apportera tellement de positivité au final.

Et je le répète, à mes yeux la liberté n’a pas de prix. Ne pas travailler pour quelqu’un et mettre toute mon énergie à accomplir quelque chose, c’est incroyablement satisfaisant.

Donc si vous hésitez encore, lancez-vous, osez et surtout ne lâchez jamais le morceau et persévérez.

Et ceux qui n’osent pas partir en voyage, je vous ai préparé un bel article qui devrais vous ouvrir les yeux sur le fait que rien ne peux nous empêcher de voyager !