La peur de voyager

“Je dois finir mes études, j’ai une copine, je suis trop vieux, je ne parle pas d’autres langues…”

En même temps quand on a été formaté comme un bon soldat qui doit faire des études pour obtenir un CDI, travailler toute sa vie, mettre de côté, investir dans un appartement, se marier et attendre sa retraite pour profiter de la vie, difficile de penser qu’il puisse en être autrement.

Sachez que je suis aussi passé par là avant de trouver le courage de me lancer. Lorsque je parlais de mon projet de tout quitter pour partir découvrir le monde de manière indéterminée, autour de moi j’étais pris comme un fou qui allait faire une regrettable connerie sur un coup de tête.

“Tu as une excellente situation, une vie stable et un futur prometteur, tu serais fou de tout lâcher, tu feras quoi en rentrant ?”.

Que ce soit sous forme de peurs, de prétextes ou de réels obstacles, on a tous plus ou moins les mêmes appréhensions à l’idée de quitter notre zone de confort (ou de voir quelqu’un la quitter).

Pourtant voyager est une expérience extraordinaire. C’est s’ouvrir au monde et aux autres, faire des rencontres exceptionnelles, découvrir de nouvelles cultures, vivre des moments inoubliables et surtout ressentir cette sensation de liberté absolue !

Mais alors, quelles sont ces raisons qui nous empêchent de passer à l’action ?

Voyager c'est dangereux

Peut être que ce qui vous freine dans votre démarche c’est les dangers qui vous guettent si vous quittez la France.

Ça peut se comprendre, surtout que les séries et les médias n’aident pas à enjoliver l’image de certain endroit.

Peut être que vous n’irez jamais en Colombie parce que vous avez consommé trop d’épisodes de Narcos.

Puis que ce soit dans le journal, à la TV ou sur internet, à chaque fois que les médias parlent d’un pays il cherchent à faire dans le sensationnel, avec des images choc et de l’émotion afin de faire un maximum d’audience. Cela aura pour effet de vous donner une image erronée d’un pays où finalement vous n’avez jamais mis les pieds.

Vous allez me dire :

“Si ils disent que c’est dangereux, c’est certainement vrai ! Je n’ai jamais mis les doigts dans une prise pour vérifier si ça fait mal, j’ai cru ceux qui m’ont dit de ne pas le faire !”. Alors déjà, j’ai envie de vous répondre qu’il ne faut pas gober toutes les inepties que les médias nous envoient à la tronche.

Mais tout à fait, je suis d’accord, il y a toujours une part de vérité. La preuve si je vous parle du Brésil vous penserez à Favelas, la Colombie rime avec narcotrafiquants et les Philippines rappellent les catastrophes naturelles. Pourtant je suis allé aux Philippines et j’en suis revenu en un seul morceau. En Amérique du sud j’ai rencontré bon nombre de voyageurs qui revenaient du Brésil ou de la Colombie et tout s’est passé sans encombres pour eux.

Au final c’est principalement des règles de bon sens qui permettent d’éviter des situations difficiles et ce sont exactement celles que vous appliquez en France. Pour passer un bon moment, vous ne choisissez pas les quartiers nord de Marseille, non ? Il en va de même pour le reste du monde. Il suffit de se renseigner intelligemment sur les endroits où il est bon de ne pas mettre les pieds pour éviter des ennuis. N’oubliez pas que beaucoup d’enlèvements ou de phénomènes de piraterie ont lieu parce que des gens ont refusé d’entendre que certaines zones étaient déconseillées.

Sur le site du gouvernement français il est précisé que le sud des Philippines est totalement déconseillé. Je n’y ai pas mis un orteil et tout s’est très bien déroulé. Mais il y en aura toujours qui braveront l’interdit et malheureusement c’est eux qui feront la une des journaux.

Et les autres dangers alors ?

En ce qui concerne les autres dangers comme les maladies, les accidents ou les vols et agressions là encore la prudence s’impose mais en aucun cas ça empêche de voyager !

Les accidents et les vols, nullement besoin de vous dire que vous n’êtes pas plus en sécurité en France et que vous pouvez très bien vous faire renverser par une voiture ou vous faire voler votre téléphone en traversant la rue.

Effectivement, il est sage d’être plus attentif sur ce qui nous entoure. Puis surtout évitez de vous balader avec des objets de valeur exposés à la vue de tous (portable, appareil photo, ,bijou…) et vous verrez que dans 99,9% des cas tout se déroulera sans soucis.

Quant aux maladies et virus, la première chose qui nous permet de les éviter, c’est d’avoir ses vaccins à jour et de prendre ses traitements si nécessaires en fonction du pays. Ensuite faire attention à ce que l’on mange et surtout à ce que l’on boit. En effet, consommez l’eau du robinet au Mexique par exemple et vous verrez que votre estomac s’en souviendra. Préférez l’eau en bouteille et vous garderez la forme tout le long de votre périple.

Enfin se protéger efficacement contre le soleil et surtout contre les moustiques réduira drastiquement vos chances de tomber malade.

Après je vous accorde que vous n’êtes pas à l’abri de chopper un petit rhume dans les pays chauds à force de passer sous les climatisations !

Puis si ça peut en rassurer certains, voici quelques chiffres d’une étude. Il y a 5% de chance de demander un soin médical à l’étranger et moins de 1% de chance d’être hospitalisé. Evidemment, ça varie en fonction du pays visité et des activités que vous faites, mais on est très loin de ce que certaines personnes s’imaginent.

Et si à votre grand dam il devait vous arriver quelque chose, sachez qu’il existe des hôpitaux et des médecins partout dans le monde et que dans 90% des cas, même dans les pays en développement, vous pourrez être soigné sans problème.

La peur de voyager seul

La peur de la solitude, de l’ennui ou simplement de ne pas réussir à s’en sortir seul, autant de raisons qui peuvent potentiellement vous empêchez de partir.

Pourtant croyez-en mon expérience, il n’en est rien  ! Et je sais de quoi je parle. Au début j’avais peur de me retrouver face à une solitude pesante, sans adresser la parole à qui que ce soit pendant plusieurs mois. Que nenni  ! Les rencontres se font super facilement lorsqu’on est seul ! Pour peut que vous passiez vos nuits en auberge de jeunesse et le contact avec les autres se créera rapidement et naturellement.

Puis il y a d’autres avantages à voyager seul.

Il est plus facile de se déplacer, pas besoin de demander l’avis de quelqu’un lorsqu’on souhaite faire une activité ou prolonger son séjour dans un endroit qui plait particulièrement. Egalement, on est plus en alerte sur ce qui nous entoure vu qu’on peut compter que sur soi-même. Puis surtout, le voyage en solitaire est le moyen le plus efficace pour apprendre à se connaître davantage.

En fait aujourd’hui je ne trouve que des côtés positifs au voyage en solo.

Pour savoir comment j’allais réagir face au voyage en solitaire, je suis parti en Corse 4 jours en total indépendance avec un sac de couchage et une tente. Ce fut une excellente expérience et j’ai pris plaisir à me retrouver avec moi même au final.

Je vous conseille de faire de même (pas obligatoirement la Corse hein !) afin de savoir comment vous réagissez quand vous êtes livré à vous même.

Ne parler aucune langue étrangère

Je vous l’accorde, voyager sans parler ne serait-ce que l’anglais sera un peu plus compliqué.

Néanmoins ça ne doit être en rien une raison pour ne pas partir. Il existe beaucoup d’endroits de la planète où on ne parle pas anglais (seule autre langue que je parle) et où je suis allé malgré tout.

Pour exemple, je ne parle pas un mot d’espagnol, ce qui n’est pas l’idéal pour les pays d’Amérique latine. Lors de mon périple au Mexique je me suis enfoncé dans des terres si reculées qu’à certains endroits même l’espagnol n’était pas parlé, uniquement le Maya. Forcement, impossible d’entamer une discussion avec les autochtones peut importe qu’il parle l’une ou l’autre langue.

Comment j’ai fait  ?

Au delà d’apprendre un minimum de vocabulaire d’espagnol chaque jour, j’avais mon application « Google Translate » avec moi et je communiquais principalement de cette manière.

Cependant, lorsque je cherchais un endroit précis ou une rue, il me suffisait de dire le nom de l’endroit en question à quelqu’un. Croyez-moi, les gens sont souvent très serviables et vous aideront du mieux qu’ils peuvent dans la majorité des cas.

Néanmoins, le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est d’apprendre ne serait-ce que les bases de l’anglais. Les applications Babel (payante) ou Duolingo (gratuite) sont de bonnes alternatives pour progresser rapidement sans trop se prendre la tête.

La peur de quitter son travail

Alors là on s’attaque au plus gros problème que rencontre les gens qui souhaitent voyager : le travail, car il englobe tant la carrière que le côté financier.

Dans notre société on a cette tendance à se définir à travers notre travail, notre réussite. Pourtant le travail n’est pas votre vie. Votre vie c’est votre famille, vos amis, vos passions. Dites vous que nul n’est irremplaçable au sein d’une société, même si on prend souvent soin de vous faire croire le contraire.

Quand on est salarié, il existe différentes possibilités pour quitter son travail ou simplement le mettre en «  standby  ». Je vous en cite quelques-unes ici et je vous laisse approfondir le sujet de votre côté si vous trouvez quelque chose qui vous parle.

La démission  : Le moyen le plus simple de quitter son travail, néanmoins vous n’aurez pas le droit aux indemnités chômage.

La rupture conventionnelle : En ce qui me concerne, c’est la solution que j’avais choisi à l’époque lorsque j’ai quitté mon job. Vous aurez le droit à vos indemnités de fin de contrat et au chômage. Pas pour voyager évidement, mais à votre retour ça vous sera d’une aide précieuse.

Congé sabbatique : Bon, là il vous faut avoir 6 ans d’expérience professionnelle et une ancienneté de 36 mois dans votre entreprise actuelle (dans le privé). Vous pourrez alors suspendre votre contrat pour une durée comprise entre 6 et 11 mois et vous serez assuré de récupérer une situation similaire (poste, salaire) à votre retour. Une alternative choisie par beaucoup de backpackers que j’ai rencontré. Malheureusement il y a bel et bien une date limite.

Congé sans solde : Une solution moins simple pour ceux qui n’ont pas d’économies. Elle vous permet de suspendre votre contrat pour une durée déterminée. Cependant l’employeur n’est pas dans l’obligation d’accepter votre demande.

En fonction du métier que vous exercez vous pouvez avoir d’autres solutions.

Les digitales nomades par exemple pour qui la question ne se pose pas vraiment puisqu’il peuvent travailler depuis n’importe où sur la planète (ou presque).

Les enseignants, avec le mi-temps annualisé ou la prestation partagée d’éducation de l’enfant. A vous d’approfondir le sujet mais comme vous le voyez les solutions ne manquent pas !

Pour ceux qui possèdent leur propre entreprise, c’est plus délicat mais pas impossible. Mis à part vous conseiller de vous poser les bonnes questions, mes conseils sont limités car je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation.

Je suis marié, j'ai une petite amie

On s’attaque à quelque chose que j’ai vécu dans le passé et qui fut l’une des décisions les plus pénibles à prendre.

Clairement, être amoureux peut faire réfléchir à partir à l’autre bout de la planète pour une durée indéterminée. Mais néanmoins ça n’est pas une raison suffisante pour vous empêcher d’aller au bout de votre rêve.

Pour ma part, j’ai d’abord essayé de trouver une solution avec ma petite amie. Est-ce que tu veux me suivre  ? Me rejoindre plus tard  ? M’attendre ?

Mais elle avait son entreprise et n’aspirait pas à la même chose que moi. Pour aller au bout de mon rêve il a donc fallu que je fasse un choix et j’ai tout quitté, mon travail, ma famille et ma petite amie pour aller au bout de ce qui pouvait me rendre heureux.

La solution de la relation à distance existe évidement, mais tout le monde n’est pas prêt à entretenir ce genre de rapport.

Ce sujet est délicat et il n’y a pas vraiment de solution facile pour le coup.

Mais une fois de plus cet article a pour vocation de montrer qu’aucun prétexte n’est suffisant pour nous empêcher de partir si l’on en a vraiment envie.

Je suis trop vieux, j'ai un handicap, j'ai une famille

Pour commencer, loin de moi de dire qu’être vieux ou parent c’est un handicap. Je mélange les trois cas de figure car ce que j’ai à dire ici ou plutôt les exemples que je vais vous donner (car beaucoup plus parlants) se rejoignent étroitement.

Premier exemple c’est André Brugiroux. A l’époque adolescent de 17 ans lorsqu’il fait son premier voyage. Aujourd’hui il a 76 ans et est toujours en baroude autour du monde.

Janice Waugh du blog anglais solotravelblog.com est une canadienne de 60 ans qui continue malgré son age avancé de vivre sa passion qu’est le voyage.

Pour le prochain ma mémoire me fait défaut, mais il me semble que c’est dans un des podcasts d’Alexvizéo que j’en avais entendu parlé. Un homme devenu aveugle à l’age de 16 ans, a décidé à ce moment précis de prendre la route pour un tour du monde. Une aventure incroyable, bourrée de courage et de choses qui pour le coup étaient réellement effrayantes.

Je me souviens avoir lu ou vu dans un reportage une famille qui parcourait le monde en camion avec 2 enfants depuis plus de 6 ans. C’est la mère qui s’occupait de donner les cours à ses enfants qui à force de voyager maîtrisait deux langues.

Les exemples sont sans aucun doute encore bien nombreux. Le peu que je vous ai partagé ici me permet simplement de vous illustrer que rien est impossible quand on veut voyager. Peu importe que l’on soit pauvre, vieux, parent ou autre. D’ailleurs ces derniers exemples sont d’autant plus motivants car ils permettent de relativiser sa situation.

 

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